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Presse
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Jean-Baptiste Michel, l’Express, 2 septembre 1988.

    « D’abord un style splendide, comme en fait plus. Puis l’une des plus envoûtantes histoires d’amour que l’on puisse imaginer : un an après sa disparition Ethel retrouve les traces de l’homme qu’elle aime dans un roman dont il est le héros ! Elle le poursuit de page en page, haletante, jusqu’à l’extraordinaire Abel. Et le lecteur arrive au bout de cette aventure spirituelle, étincelante et obscure, avec la joie de voir se rallumer un feu qu’on croyait éteint depuis Jouve ou les surréalistes. En un mot : la commotion poétique de cette rentrée. »

Jean-Baptiste Michel


Nicole Casanova, Le Parisien, 6 septembre 1988.

    « Si l’on veut du neuf et du surprenant, si l’on veut ressentir cette rare impression de découverte, de continent nouveau, pourquoi ne pas préférer les premiers romans aux écrits souvent ronronnant des auteurs qui « ont un nom » – et ont oublié combien c’est dangereux. Voici un livre étonnant. (…) Il y a de grandes qualité dans ce roman : la liberté avec laquelle l’auteur donne à son livre un triple démarrage, trois débuts successifs qui surprennent et attachent ; l’écriture, musicale pleine et sensible – nécessaire et non factice ; l’imagination très riche, qui doit sûrement lutter contre ses excès et non se torturer pour produire épisodes et personnages. L’auteur est aussi à l’aise dans l’ésotérique que dans le réaliste. Agée de 29 ans, Philippe Raymond–Thimonga fait en littérature une entrée à remarquer.»

Nicole Casanova
 
 
Le Magazine Littéraire,  novembre 1988.

    « Il est tentant, lorsque l'on se lance dans la littérature, d'en explorer les mystérieux pouvoirs : pour son premier roman, Philippe Raymond-Thimonga choisit ainsi un roman pour héros. Est-ce vraiment par hasard  qu'Ethel, notre héroine, a acheté ce livre, ainsi qu'un curieux miroir baptisé Bolik'air, dont il constitue le complément indispensable ? Ethel, précisément, fête ce jour-là le premier anniversaire d'une rupture déchirante. En achetant un roman dont le protagoniste, Emmanuel, ressemble point par point à l'amant disparu, elle a un peu l'impression de le retrouver pour une soirée. Elle n'imagine pas que le récit retrace le chemin parcouru par le jeune homme pendant cette année de séparation : à son terme, fiction et réalité se rejoindront et les deux amants se trouveront réunis dans un autre monde.

    L'idée, toute simple, est extrêmement séduisante. On suit avec intérêt le combat intérieur d'Ethel, effrayée par ce qu'elle découvre et brûlant en même temps de retrouver son amant, incapable de s'arracher au livre que, dans de brusques sursauts de lucidité, elle rejette loin d'elle... Plutôt que le fantastique discret de Borges, qui aurait pu parrainer ce récit, Philippe Raymond-Thimonga a choisi la veine du roman métaphysique (...). Au cours de son escapade dans les Landes, Emmanuel a en effet rencontré  Abel, un écossais atteint d'hypertrichose généralisée – entendez : couvert de de poils de la tête au pied. Le regard limpide d'Abel, et ses discours obscurs exercent sur Emmanuel une séduction immédiate. Introduit dans une communauté de phénomène forains venus des quatre coins du monde, celui-ci est initié à leur quête exigeante (...).

    Proche de l'incantation, la phrase de Raymond-Thimonga participe à l'envoûtement que l'on ne peut s'empêcher de ressentir devant cet étrange récit, le rythme, tantôt souple, tantôt saccadé, jouant avec art de toutes les ressources prosodiques de la langue, témoigne d'une grande maîtrise de l'écriture. »

Jean-Claude Bologne
 
   Consulter le très beau dossier consacré à Jorge Luis Borges, dans le numéro 259 du Magazine Littéraire.
 
 

Couverture Magazine Litteraire 88


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