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Thierry René Durand
Vie et chaos dans le roman contemporain
Coll. Espaces Littéraires, L'Harmathan, 2022.


    « Tuer (ou renoncer) : L’Avancée témoigne de l’épuisement de la langue, de son impuissance à renaître, à résonner dans une forme nouvelle que le narrateur ne parvient pas à susciter. Au cœur d’une lutte intérieure qui tourne au désavantage de la sollicitation créatrice, le dialogue de l'âme opte pour le naufrage faute d’un autre langage. Un homme, qui a quitté famille et amis, sort un jour de chez lui pour commettre un acte terroriste dont il sera la première victime : [...]


Un matin tout est devenu limpide, il t’a fallu agir, quitter la maladie des mots et la fourbe douceur des intentions pour opérer à vif dans la chair du mensonge. […] Une seule devise désormais [...] pour mieux vivre – pour enfin vivre – il faut tuer.


       [...]  C’est la mécanique du mensonge ou de l’imposture qui est la raison de la révolte terroriste dans L’Avancée : " Une fois au moins briser les fins rouages roses de la machine qui projette ses générations effarées sous des constellations muettes et consentantes, assez !... Que la souffrance cesse. " Il faut ainsi mettre un terme au rabâchage permanent, à la nauséeuse machine à sens (à impostures) qu’est l’histoire de l’humanité pour la livrer au " flot des puissances de soustraction ", ce que l’auteur appelle " la globalisation de la mort ". Tout se passe alors comme si le personnage de L’Avancée recherchait la certitude (le repos, peut-être l'assise d'une " révélation " ) aux dépens de la disponibilité indécise portée par la voix du narrateur et que pressent confusément le terroriste (…). Devenu sourd à une " inspiration " plus ancienne que celle de l’imposture, à un tragique qui ne signifie pas la fin de l’homme mais son constant réenvisagement, le personnage de L'Avancée est un ange exterminateur. »


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Thomas Dreneau, « Terreur »,
Revue Arès, janvier 2011.

   Je me souviens de l’excellent Domino (2006) de Philippe Raymond-Thimonga, ouvrage dont j’avais constaté tout à fait la singularité. Or, L’Avancée, histoire courte du même auteur, se rapproche sensiblement — par sa construction complexe — de ce précédent roman. Que dis-je ! Le livre approfondit cette quête de la transcendance chez un écrivain qui tend avant tout à dépasser les limites du cadre même qu’il invente.

   En effet, nonobstant la liste des « protagonistes » de ce récit fictionnel qui clôt finalement l’œuvre, l’on ne sait si « le lecteur / la lectrice » n’est pas un simple personnage se fondant à l’intérieur de celle-ci. Il y a un lien étroit entre le domaine de l’imaginaire et ce réel que tout artiste doit se contenter, normalement, de schématiser par l’acceptation d’une commune vraisemblance.

   Encore une fois, le lecteur ne se pose pas en tant qu’observateur d’un livre qui l’interpellerait plus ou moins. Il est, a contrario, mêlé à son corps défendant à cette vision de la mort par la biais d’un terroriste qui souhaite tout bonnement se faire sauter avec d’autres.

   Mais Raymond-Thimonga réussit là où Linda Lê échouera en partie avec son dernier roman intitulé Cronos (2010) ; du fait qu’il introduit suffisamment d’étrangeté dans les faits, mais aussi dans les rencontres et les dialogues qui parsèment l’ouvrage pour réussir à nous mettre dans une instabilité totale d’un point de vue émotionnel ou même temporel (L’Avancée est un livre qui offre de nombreux retours en arrière de par sa fragmentation — parfois extrême).

   D’autre part, en même temps que Philippe Raymond-Thimonga insiste sur le questionnement de l’homme devant la mort et plus parti-culièrement sur sa responsabilité morale en ce qui concerne celle d’autrui, il développe un climat malsain où la paranoïa a, en fin de compte, parfaitement sa place.

   Raymond-Thimonga a compris ainsi que la littérature exige une remise en question radicale de chaque être dans son humanité ; d’où cette volonté peu ou prou implicite de se confronter au plus près avec chaque lecteur, lequel ne demande pas mieux justement que d’être troublé dans son existence à la fois banale et médiocre.

Thomas Dreneau

   
 
 
 
Thierry Durand
"Figurations du post-divin dans le roman de l'extrême-contemporain"
Libr-Critique, décembre 2016

 
    " À la certitude de l’absence qui définit l’athéisme conventionnel se substitue ici une acceptation de la perte de la maîtrise jusque dans l’absence de certitude : une éthique est possible, disent ces romanciers, celle de l’incertitude et de l’effacement. Dans les romans, l’expérience est celle d’un vagabondage qui est aussi bien refus ou perte de la mêmeté que reconfiguration de l’humain en devenirs multiples et éphémères, et cela à partir d’une contingence fondamentale qui se présente comme la fatalité de la chance. L’œuvre de Philippe Raymond-Thimonga résume ce mouvement qui prend acte du mal, imagine dans
Ressemblances le suicide d’un dieu qui ne supporte plus de voir son reflet dans le monde comme il va ( Satan est son frère jumeau ), envisage ensuite dans un autre récit, L’Avancée, la volonté de tout faire sauter puis en arrive, dans des textes jubilatoires, à célébrer la fécondité de l’imaginaire dans sa recréation constante – foi, donc, en la capacité de l’homme à renaître incessamment dans une florescence de formes. "


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Site Libr-Critique.

 
 
   
Lakis Proguidis, « Ecce Homo ! », L'Atelier du roman n°58,
 juin 2009


   " Lecteurs et critiques, nous nous plaignons souvent, à juste titre d'ailleurs, que la production littéraire suive le goût collectif mis en place par le marché éditorial. Par la suite, contents d'avoir démasqué une réalité qui crève les yeux, lecteurs et critiques, nous ne faisons aucun effort pour regarder hors du grand fleuve éditorial. Pourtant, la création ne s'arrête pas. Sauf qu'il faut se tenir à l'affût. Les oeuvres importantes, les oeuvres uniques, les oeuvres à la hauteur des énigmes que pose notre monde ne manquent pas. Ce qui fait désormais défaut, c'est la conviction que ce sont surtout ces oeuvres-là qui méritent notre attention. Je pense que L'Avancée de Philippe Raymond-Thimonga en fait partie  ( ...)  "  

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Revue Economique, Philosophique et Littéraire
   
Arès
 
Atelier du Roman N° 58 : Montherlant            La Procure 

Ta Nea : Article de Lakis Prodiguis dans la presse grecque, 2009.
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