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Ressemblance
 
 
 
 
Ressemblance
    Ressemblances
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    La bouche expressive, pâle comme le teint, le nez légèrement épaté, les traits peu réguliers mais nobles, des yeux luisants d’un éclat plus triste que froid, des yeux parfois glacials - ne présentaient rien d’exceptionnel, rien d’autre que la figure d’un individu de quarante ans, et pourtant, à bien l’observer, à l’examiner avec calme on ne pouvait douter que cet homme fût Celui dont on parlait, que ce visage fût en vérité le Sien, le visage terriblement banal et familier de l’homme que beaucoup appelaient le Seigneur.

    Qui est Vincent Lauze ? Ses inclinations suicidaires sont-elles vraisemblables? Il inquiète l’Eglise et trouble nos polices, fascine et désempare... Car son abîme, universel, n’est peut-être pas dénué de clartés.

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   « (...)  C'est sur cet enjeu de gravité que s'ouvre le roman de Philippe Raymond-Thimonga, Ressemblances, que le lecteur a terminé au moment de lire cette postface, s'il lit bien, toutefois, la postface après.
 

   Enjeu de gravité, dans un décor périurbain tel qu'on le rêve dans les mauvais rêves, parce que tout peut y arriver de pire, ou alors rien. Ressemblances se passe pour beaucoup dans un hôtel banal, dans une banlieue banale. Et pourtant tout y a cette étrangeté à laquelle on s'attache avec une affection de lecteur saisi, qui ne s'extraira pas de ce territoire avant l'heure annoncée par l'épuisement des lettres et des feuillets.  »

   « Un roman, un conte bleu comme la nuit est bleue à deux certaines heures, son début et sa fin. ».
 

Jacques Jouet
" Hôtel de la possession "
Lire la postface
 
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T E M O I G N A G E S


   
« Je viens de finir la lecture de votre livre. C’est un très beau texte, insolite dans son apparente simplicité ( il s’agit plutôt d’un dépouillement ), et ombreux dans sa clarté. Vincent Lauze traverse l’imaginaire du lecteur comme il traverse celui des personnages du roman – discret, et troublant, ici et absent, lumineux et obscur. Ce qui me plaît, c’est le lien subtil que vous établissez entre le lieu, si « banal », pauvre, désenchanté, et ce frêle rayon de grâce qui vient le visiter. Une grâce ambiguë, incomprise, car frayant avec le vide, l’absence… »

Sylvie Germain
Extrait d’une lettre du 11 février 1997.



    « Il est beau, votre livre, Philippe Raymond-Thimonga, comme un coquillage de silence, il se donne et se protège en même temps. Parfois très froid ( il fait venir réellement le froid sur les épaules du lecteur ) parfois en apesanteur ( j’ai eu à certaines pages la sensation, heureuse, de contempler un grain de sable ), un sourire l’enveloppe, une douce étrangeté. Et voyez comme un lecteur est têtu  : la mort, la parlante à mi-voix, la douce et persuasive mort-ombre, pour moi est défaite à la fin du récit, au tout dernier instant elle est dissoute par le Visage qu’elle vient couvrir. J’ai relu plusieurs fois la fin de votre livre et je persiste à n’y trouver qu’un flux de lumière en crue. Avez-vous lu Monsieur Ouine de Bernanos ? Il y a chez lui une figure du diable étrangement parente de celle de Vincent Lauze – sans appartenance. J’ai eu beaucoup de bonheur et une légère terreur enfantine à vous lire. Cette lecture a, entre autres, réveillé un souvenir du journal de Kierkegaard : être libre c’est être lié. »

Christian Bobin
Extrait d’une lettre du 12 février 1997.

 

L E C T U R E S


    « Pensant au rôle que Dieu joue dans l'habitation blanchotienne, on l'imagine comme celui que Philippe Raymond-Thimonga met en scène dans Ressemblances : un dieu étique, périphérique qui disparaît dans l'informe de la nuit patiente et antérieure à dieu comme au diable. »

Thierry Durand
" Le ' non-sérieux de l'édification ', et la profondeur du bien ",
Emmanuel Lévinas Maurice Blanchot, penser la différence,

Presses Universitaires de Paris Ouest, 2008.
 
Actes de colloqueLire l'article de Thierry Durand


 

  « Chacun peut interpéter à sa manière, je crois, le " Il y a plusieurs maisons dans la maison de mon père " de l'Evangile. J'ai retrouvé pour ma part un développement original de cette idée dans un roman remarquable de Philippe Raymond-Thimonga, Ressemblances. Dans ce livre un prélat avoue penser que " peut-être chaque civilisation rencontre non pas le dieu qu'elle s'invente, mais Celui qu'elle peut atteindre (...), c'est-à-dire que ne se lèveraient pas autant de dieux que de civilisations sur Terre, mais vivrait un seul Dieu dont chaque peuple atteindrait un archipel, chaque homme une île ". Voilà pour moi une belle définition de l'unité dans la diversité ; elle ne dispose pas que Dieu est une invention des hommes, elle ne suit guère Bergson, pour qui l'Homme est une " machine à fabriquer les dieux ". Elle suggère que les religions doivent beaucoup de leur configuration actuelle à un travail d'élaboration purement humain, dans une diverité telle que chaque peuple " s'y retrouve". Le mystique indien du XIXe siècle, Ramakrishna, ne disait pas autre chose d'ailleurs lorsqu'il estimait que chaque religion est un sentier conduisant à Dieu, comme les rivières provenant de différentes directions deviennent finalement unes dans l'océan. »
 
Michel Sauquet
Vivre ses tensions intérieures
Les Editions de l'Atelier, 2002
 


LiensJacques Jouet
E. Lévinas et M. Blanchot, penser la différence
Michel Sauquet ( Wikipedia )
 
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